Avant d’entrer dans le contexte du design justice, commençons par en établir la définition. Sacha Costanza-Chock est enseignante au MIT et porte parole non-officielle du mouvement. Elle se bat pour le démantèlement de la “matrice de domination” (suprématie blanche, hétéropatriarcat, capitalisme et colonialisme de peuplement) qui pèse sur notre société ainsi que la cause écologiste. Femme trans non-binaire, elle inclue dans sa lutte toutes les communautés mises en marge de la société.
Dans son livre sorti en 2020, Design Justice: Community-Led Practices to Build the Worlds We Need, elle avance une première définition complète du design justice :
“Le design justice (la justice en matière de conception, en traduction française) est un domaine de la théorie et de la pratique qui s’intéresse à comment la conception d’objets et de systèmes influence la distribution de risques, des préjudices et des avantages entre divers groupes de personnes. Le design justice se concentre sur les façons dont le design reproduit, est reproduit par, et/ou défie la matrice de domination. Le design justice est un mouvement social en plein essor qui vise à assurer une distribution plus équitable des avantages et des charges du design ; une participation juste et significative dans les décisions de conception ; et la reconnaissance des traditions, des connaissances et des pratiques de conception communautaires.”
D’après cette définition, le mouvement a pour ambition d’utiliser l’impact du design pour en faire un outil de lutte contre les inégalités et l’injustice.