Image de couverture : Pradologue

Les objectifs de développement durable (ODD) sont 17 objectifs définis en 2015 par les Nations Unis dans l’Agenda 2030. Cet agenda est un programme universel qui donne les lignes directrices afin d’éradiquer la pauvreté et les inégalités tout en assurant sa transition écologique et solidaire à l’horizon 2030. Face à ces objectifs auxquels nous devons répondre, quelle est la place du numérique ?

Quelle contribution positive le numérique peut-il avoir pour chacun des objectifs de développement durable ? À l’inverse, en quoi ses impacts environnementaux, sociaux et sociétaux en sont un frein à leur atteinte ? Revenons sur chacun des objectifs de développement durable pour en comprendre les effets positifs et négatifs du numérique.

Objectif de développement durable n°1 (ODD1) : Éradiquer la pauvreté

D’un côté, le déploiement du numérique peut contribuer à éradiquer la pauvreté. La multiplication des infrastructures réseaux dans certaines régions pauvres du monde peuvent favoriser l’accès à des services numériques d’utilité publique : santé, éducation, services financiers… Pour des communautés reculées, les auxiliaires de santé communautaire (CHW) sont des agents formés des communautés qui procurent les premiers soins et sont en lien avec les services de santé proches. Leur présence et leur travail sur le terrain sont facilités grâce à l’accès à l’information et à la communication au travers des téléphones portables déployés pour les agents. Quant à l’éducation, le numérique offre une quantité de contenus pédagogiques gratuits sur de nombreuses thématiques et dans de nombreuses langues différentes.

Le numérique peut aussi créer des opportunités de travail et de revenu, notamment sur des métiers ouvriers majoritairement au sein de pays en voie de développement. Les phases de fabrication et en particulier d’extraction des matières premières (minerais) sont menées dans des pays à bas revenus en Amérique du Sud ou en Afrique. Du travail minier y est créé. Cependant, en généralité, les travaux miniers ou d’assemblages vont de pair avec de mauvaises conditions de travail : travail pénible, horaires interminables et rémunération médiocre.

En clair, la densification de réseaux numériques est bénéfique dans des zones peu connectées pour le moment, pouvant permettre d’accélérer leur sortie de la pauvreté. Cependant, les conditions de travail associées à l’extraction de matières premières et à l’assemblage de nos équipements numériques doivent s’améliorer.

J’en parle plus en détails dans cet article : Les métiers précaires du web

Objectif de développement durable n°2 (ODD2) : Faim zéro et agriculture

Le numérique peut améliorer la production agricole en facilitant la mesure et l’analyse de données sur les conditions climatiques mais aussi sur les rendements de la culture. Les données peuvent permettre d’optimiser les ressources, notamment en eau et de limiter le gaspillage. Il favorise également le partage de connaissance, notamment sur les processus de cultures dans d’autres parties du monde qui peuvent être adaptés à d’autres pays.

Cependant, le numérique peut également être un frein à l’éradication de la faim dans le monde. Lors du processus de raffinage des matières premières excavées, une grande quantité d’eau est nécessaire ainsi que des produits chimiques pouvant polluer les sols et les cours d’eau alentours. La fin de vie de nos appareils n’est pas en reste car ils détiennent en leur cœur des substances chimiques toxiques. Malheureusement, si nos appareils ne sont pas recyclés dans un circuit sécurisé, ceux-ci peuvent finir dans des décharges à ciel ouvert. Le Ghana a longtemps été la terre de la plus grande décharge à ciel ouvert du monde, où les substances chimiques émanant des appareils ouverts à même le sol polluaient les eaux, les terres des villages aux alentours. Plus aucune culture possible, les aliments cultivés devenant vecteurs de maladies. Les émissions de gaz à effet de serre induites lors de l’ensemble du cycle de vie de nos appareils numériques (4% des émissions mondiales annuelles !) participent également de manière systémique au dépassement de certaines limites planétaires. Érosion de la biodiversité, changement climatique, acidification des océans…

Objectif de développement durable n°3 (ODD3) : Santé et bien-être

D’un côté, l’amélioration de la communication, de la collecte et de l’analyse de données de santé est favorisée par l’évolution du numérique. Communication facilitée entre les professionnels de santé, sur les épidémies et leur progression, plus vite les informations sont transmises plus vite les soins et les maladies peuvent être traités. L’accès aux soins, notamment à distance, est également amélioré grâce à la visioconférence.

Concernant le bien-être, le numérique est un outil à double tranchant. De nombreux contenus pour s’informer sur le bien-être, la santé physique et mentale sont disponibles gratuitement en ligne. Plus de 10 000 applications mobiles sont disponibles autour de la santé mentale (source Psycom). Cependant, un abus de numérique peut engendrer des effets néfastes sur la santé mentale : anxiété, fear of missing out (peur de louper quelque chose)… Les réseaux sociaux ont leur part de responsabilité dans le mal être d’une partie de la population qui se compare à l’incomparable et au retouché. L’émergence des fake news, jouant sur nos peurs en nous renvoyant des informations fausses faussent notre jugement.

Objectif de développement durable n°4 (ODD4) : Éducation de qualité

Comme précédemment évoqué, l’accès facilité aux contenus peut ouvrir la voie d’une éducation plus abordable, indépendante et creusant des domaines parfois peu évoqués dans le système éducatif classique. Le partage d’informations peut également aider les enseignants à construire leurs cours avec des outils et ressources pédagogiques. Cependant, l’intégration hétérogène du numérique à travers le monde ne peut-il pas accentuer les inégalités déjà présentes ? Lorsque certains pays européens misent sur la numérisation de l’éducation, d’autres pays ne peuvent encore se le permettre.

N’oublions pas que la conception de nos appareils électroniques est également facteur d’éloignement des enfants de l’éducation dans certaines régions du monde. Le travail illégal d’enfants dans des mines est induit par une pauvreté quasi-constante dans certaines zones ou pays. Les faibles revenus que la famille peut percevoir ne peuvent cependant la sortir de la pauvreté. Garantir une éducation de qualité permet de préparer les enfants à des emplois plus décents et de meilleures opportunités. Le projet Work : no child’s business travaille à réduire le travail d’enfants et les rapprocher de l’éducation.

Objectif de développement durable n°5 (ODD5) : Égalité entre les sexes

Le sujet de l’égalité entre les sexes dans le numérique ou sur le web reste représentatif de la progression des sociétés à ce sujet. Les conversations et les partages d’informations mondialisés ont montré leur puissance lors de révolutions ou de manifestations à travers le globe. Le cyber militantisme a démultiplié le pouvoir des mouvements locaux. La révolution féministe en cours en Iran puise sa force dans les soutiens locaux mais aussi grâce aux échanges sur les réseaux sociaux. Cela a été le cas lors du mouvement #MeToo qui a permis de mettre en lumière les situations des femmes aux quatre coins du monde.

Cependant, le secteur du numérique connait de manière intrinsèque une inégalité des sexes quant à la représentation des femmes dans les métiers liés au numérique. Seulement 15% des métiers techniques sont occupés par des femmes. Ce manque de femmes dans le numérique vient aussi biaiser la conception des services, majoritairement conçus par des équipes masculines. Le sexisme ordinaire s’immisce donc dans notre quotidien numérique, répliquant les mêmes stéréotypes et biais que dans notre monde non connecté. J’en parle plus en détails dans cet article : les femmes dans la tech : un secteur faussement progressiste ?

Objectif de développement durable n°6 (ODD6) : Eau propre et assainissement

Concernant cet ODD, le numérique est plus un boulet à son succès qu’un levier. La conception de nos équipements requiert une abondante quantité d’eau. Dans La guerre des métaux rares, Guillaume Pitron précise : « La purification de chaque tonne de terres rares requiert l’utilisation d’au moins 200 mètres cube d’eau, qui va se charger d’acides et de métaux lourds ». D’après une analyse de cycle de vie menée par Eric Williams (datée d’une quinzaine d’années), la fabrication d’un ordinateur demanderait 1 500 litres d’eau.


Une autre composante indispensable au numérique très consommatrice en eau reste les datacenters. Les serveurs stockant nos données dans les datacenters produisent beaucoup de chaleur et doivent donc être refroidis. La climatisation est gourmande en eau, même si de nouvelles techniques réduisent cette demande. J’en parle plus en détails dans un article dédié aux impacts des datacenters. Le numérique peut en partie contribuer à la réalisation de cet ODD en utilisant des technologies pour surveiller et gérer les ressources en eau, notamment grâce à des capteurs pour détecter les fuites d’eau ou en utilisant des systèmes de traitement de l’eau basés sur l’intelligence artificielle.

Objectif de développement durable n°7 (ODD7) : Énergie propre et d’un coût abordable

Afin de garantir une prospérité et un développement décent pour les pays, l’accès à une énergie propre et abordable est nécessaire. La collecte et l’analyse de données de consommation d’énergie peuvent permettre d’anticiper les pics de consommation et d’inciter à consommer lors des périodes creuses. Le numérique peut être utilisé pour améliorer l’efficacité énergétique. Cependant, le secteur est lui-même un grand consommateur d’énergie (10% de la consommation électrique mondiale chaque année). Sa grande consommation d’énergie ne permet pas de l’allouer à d’autres secteurs plus critiques comme la santé par exemple.

Objectif de développement durable n°8 (ODD8) : Travail décent et croissance économique

Le numérique peut à la fois être un levier pour favoriser l’accès à du travail décent et contribuer à une croissances économique exclusive avec des conséquences délétères. Le secteur du numérique ayant une croissance exponentielle depuis des années, il est créateur d’emplois et d’opportunités économiques. Nouveaux emplois pour les jeunes diplômés et les personnes en reconversion, facilitation de la vente et de la communication d’entreprises locales, amélioration de l’efficacité des entreprises, multiplication du choix de produits pour les consommateurs…

Comme précédemment évoqué, le numérique n’offre pas toujours des travails décents. Au-delà de la fabrication des équipements, le numérique a souvent favorisé une croissance économique aveugle, où les riches s’enrichissent et les pauvres se paupérisent. L’augmentation des plateformes de livraison de nourriture en est un exemple. Les livreurs indépendants peinent à avoir un salaire décent quand Deliveroo, Uber Eats ou d’autres augmentent leur marge. Le numérique peut à la fois servir des petites entreprises comme des grandes firmes. Dans ses effets pervers, le numérique a accompagné la mondialisation de l’économie et nous en payons le prix fort aujourd’hui.

Objectif de développement durable n°9 (ODD9) : Industrie, innovation et infrastructure

Comment construire un monde industriel plus durable ? Dans un monde aux ressources finies, les secteurs industriels font face à de grands challenges. À cela, le numérique peut participer à l’amélioration de leur efficacité en optimisant et automatisant des processus. Néanmoins, la course à la numérisation de l’ensemble des activités est bien prônée par de nombreux gouvernements. À vouloir tout numériser, nous mettons plus de poids du côté négatif du numérique que du côté positif. L’utilisation du numérique dans l’industrie ou tout autre secteur est à nuancer.

L’utopie des high techs, ces nouvelles technologies conçues pour sauver la planète (on parle de Tech for Good et d’IT for green) ne sont qu’un nuage de fumée. Leurs coûts environnementaux et sociaux sont bien trop importants. Les low techs, technologies et savoir-faire “simples”, sont conçues dans une volonté de production, de fonctionnement et de fin de vie, peu énergivores. J’en parle dans cet article dédié aux low-techs. Le partage mondial d’informations autour des low-techs favorisent leur réapparition un peu partout (et on leur souhaite que du bien).

On ne peut parler d’industrie et du numérique sans évoquer la multiplication de datacenters sur chaque continent. Une conception et une gestion plus durable des centres de données reste primordial pour limiter leur impact. Reste à coupler ces efforts avec une réduction de l’utilisation globale du numérique.

Objectif de développement durable n°10 (ODD10) : Inégalités réduites

Concernant la réduction des inégalités, le secteur numérique a encore du chemin à faire pour avoir une image positive sur le sujet. La fracture numérique sévit autour du monde. Rappelons-nous que sur Terre, environ 2,6 milliards de personnes n’ont pas de téléphone mobile et 3,3 milliards n’ont pas accès à Internet. La numérisation de l’économie est-elle pertinente en connaissant ces chiffres ? L’accès inégal au numérique au travers de problématiques financières, géographiques ou de compétences d’usage ne fait qu’accentuer les inégalités existantes. J’en parle dans cet article dédié à la fracture numérique.

Néanmoins, comme précédemment évoqué, le numérique peut faciliter l’accès à l’information et aux opportunités, ce qui peut aider à réduire les inégalités en termes d’accès à l’éducation, aux soins de santé et aux opportunités économiques.

Objectif de développement durable n°11 (ODD11) : Villes et communautés durables

Mettre sur pied des villes et des communautés durables doit-il se faire avec le numérique ? Les « smart cities », ces villes intelligentes qui pullulent sont-elles le fruit d’une réflexion portée sur le développement durable ou une course à la gadgétisation de nos espaces communs ? Rendre des villes plus « intelligentes » peut souvent être synonyme d’accentuation de la collecte et de l’analyse de données, posant des questions de sécurité, d’éthique et de consommation énergétique (liée au traitement de cette quantité monstrueuse de données, la « big data »). Où penche la balance ? C’est peut-être une histoire de cas par cas. La location simplifiée de transports doux comme les vélos par une application mobile est un exemple de déploiement du numérique en ville ayant des bénéfices pour la santé et l’environnement.

Objectif de développement durable n°12 (ODD12) : Consommation et production responsable

Dans le cas de la consommation et de la production durable, le numérique peut participer à une meilleure mesure et une amélioration des impacts des entreprises. Quelles étapes de productions regroupent le plus d’impacts ? Comment mes indicateurs évoluent si l’on modifie tel maillon de la chaîne ? Les calculs possibles grâce à la recherche et aux outils numériques sont essentiels à la réduction des impacts liés à la production. Le partage mondial d’informations autour des impacts environnementaux et sociaux de nos modes de consommations participe à la sensibilisation des consommateurs à la prise de conscience généralisée.

Néanmoins, le numérique est aussi le bras droit de l’économie du 21ème siècle : hyperconsommation grâce aux e-commerces, publicités ciblées associée à de l’économie de l’attention… Nous sommes dans l’ère de l’économie de la donnée, où cet or noir permet aux vendeurs de connaitre nos habitudes, nos orientations, nos moyens et nos cultures associées. De cette ressource, ils nous renvoient exactement ce qu’il nous plairait d’acheter. Cette numérisation de l’économie bien ficelée favorise une surconsommation de masse dans les pays riches.

Objectif de développement durable n°13 (ODD13) : Mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques

Le numérique peut participer à la prise de mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques dans une certaine mesure. Nous voyons de plus en plus d’images des quatre coins du monde sur les effets des changements climatiques, de témoignages mais aussi de documents sur les mesures à prendre. Les rapports du GIEC sont accessibles par tous et des résumés sont de plus en plus relayés. Une certaine prise de conscience a lieu grâce à cette communication mondialisée et indépendante.

Et c’est également grâce à l’analyse de données collectées sur de nombreux écosystèmes et équilibres terrestres que nous pouvons projeter et mesurer notre évolution vis-à-vis des limites planétaires. Dans une autre mesure, le numérique participe au changement des climats et au dépassement d’autres limites planétaires à cause d’éléments précédemment évoqués.

Objectif de développement durable n°14 (ODD14) : Vie aquatique

Comment le numérique peut aider à préserver la vie aquatique et les océans ? À l’inverse, peut-il y nuire ? Le numérique est un bel outil pour faciliter la collecte, l’analyse et le suivi de données. Pour cet ODD, il peut aider à surveiller et gérer les ressources marines, la qualité de l’eau et l’évolution des espèces. Il peut également aider à faire pression sur les gouvernements ou l’opinion publique et sensibiliser aux problématiques liées à la vie aquatique. Récemment, le travail d’activisme de Camille Etienne et de nombreux activistes sur les réseaux sociaux a poussé la France à se positionner contre l’exploitation minière de fonds marins.

De l’autre côté, pour que le numérique fonctionne tel que nous le connaissons à l’heure actuelle, près de 450 câbles sous-marins sont tirés au fond de la mer autour du globe. Même si certains requins ont attaqué des câbles, aucun n’a été déclaré mort par la suite. Le branchement de câbles à des continents a été plusieurs fois suspendu pour ne pas coïncider avec des périodes de nidification ou de reproductions d’espèces.
J’en parle dans cet article : Géopolitique et impacts environnementaux des câbles sous-marins

Objectif de développement durable n°15 (ODD15) : Vie terrestre

Le numérique, dans la conception des équipements électroniques, induit une déformation des écosystèmes dans les lieux de minage. Récemment, le reportage « Sur le front » d’Hugo Clément sur les impacts du numérique montre le changement de paysage en Nouvelle-Calédonie, zone comprenant le plus de réserves de nickel au monde. Grande terre de biodiversité, la Nouvelle-Calédonie jongle entre activités minières et protection de la faune et la flore de l’île. Aucun chiffre précis sur l’impact des mines de nickel, mais les témoignages des habitants de l’île soulèvent bien le problème. Les impacts environnementaux du minage ont lieu aux quatre coins du monde. Substances toxiques lors du raffinage et du démantèlement polluent les alentours et impactent le développement d’espèces environnantes.

Objectif de développement durable n°16 (ODD16) : Paix, justice et institutions efficaces

Comment le numérique peut favoriser ou freiner l’instauration d’une paix ou de la justice à travers le monde ? Premièrement, la conception même des équipements électroniques peut nourrir des conflits armés, éloignant la paix dans certaines régions. C’est le cas avec l’extraction de 4 minerais : l’étain, le tantale, le tungstène et l’or (dit les 3TG). Ces minerais sont extraits en République Démocratique du Congo (RDC) où certaines mines sont exploitées par des forces armées. Leur commerce peut alors enrichir les forces armées, financer les conflits et de ce fait, déstabiliser la paix dans certaines régions. L’extraction de certains minerais (au-delà de ceux déjà cités) peut également violer certains droits de l’homme. La déclaration universelle des droits de l’homme évoque plusieurs points malheureusement bafoués dans certaines mines :
  • L’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes.
  • Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage.
  • Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante.
  • Toute personne a droit à l’éducation.

En 2013, l’association Free the Slaves mena une enquête en RDC et décela des cas d’esclavage, notamment d’enfants dans 23% des cas.

Dans certains cas, le numérique peut en effet participer à une meilleure transparence et, de ce fait, une lutte contre la corruption et pour la justice. Depuis plusieurs années les lanceurs d’alertes propagent leurs enquêtes au monde entier grâce à Internet. On se souvient des révélations d’Edward Snowden sur la surveillance de masse menée par les gouvernements américains et britanniques. Sans la numérisation des documents et leur propagation à la vitesse de la lumière, il aurait été beaucoup plus long de faire connaître ces affaires et d’autres.

Aussi, le numérique peut aider à promouvoir la participation citoyenne et la création de contre-pouvoirs. De nombreux mouvements pour demander davantage de transparence à des gouvernements ont grossi avec la propagation d’informations. Cela peut rééquilibrer les forces, pousser à une meilleure transparence et accroître la participation au processus décisionnel. À l’inverse, comme évoqué, le numérique peut aussi servir à propager des fausses informations, pouvant déstabiliser la stabilité d’un pays ou d’une région. La propagation des informations et de notre lien émotionnel avec (lorsqu’il s’agit de politique, de position sur des causes sociales ou environnementales…) peut mener à une polarisation des positions.

Objectif de développement durable n°17 (ODD17) : Partenariats pour la réalisation des objectifs

Le numérique est un sacré atout pour optimiser le travail quotidien entre les parties prenantes. La multiplication des appareils électroniques et leur utilisation quotidienne engendrent des impacts environnementaux non négligeables. Cependant, si ceux-ci sont contrebalancés par un impact positif dans la réalisation des objectifs, il faut foncer ! Notamment, dans le cas de la réalisation des objectifs de développement durable, l’importance de l’évaluation et de suivi de leur réussite est essentielle. Le numérique peut tout à fait faciliter cette partie tout comme la communication sur le suivi.

En conclusion

En résumé, le numérique peut à la fois aider et freiner la réalisation des objectifs de développement durable à l’horizon 2030. D’un côté, on trouve ce que l’on nomme plutôt « IT for Good » ou « IT for Green » c’est à dire l’utilisation du numérique de manière bénéfique pour la planète et les êtres vivants. Ces aspects vont dans le sens de la réussite des objectifs de développement durable. De l’autre, les aspects « Good IT » et « Green IT » portent sur les impacts environnementaux ou sociaux induits par la fabrication des équipements et l’utilisation du numérique en lui-même. L’aspect Green IT reste le point noir dans la complétion des objectifs.

A propos de l'auteur

Alizée Colin

Fondatrice & rédactrice

UX/UI designeuse, j’aspire à recentrer le web et ses outils dans un objectif de bien commun, tant bien environnemental que social. Nous sommes dans une ère où nous nous devons de réinventer notre manière de concevoir et de communiquer. Le numérique responsable en fait partie. Changeons les choses.

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