Netflix, Youtube, Amazon Prime… Ces géants du web nous donnent accès à des milliards d’heures de contenus que nous avalons tous les jours. Qu’elles nous divertissent, aident à apprendre, à faire du sport ou cuisiner, ces vidéos nous apportent au quotidien et il est parfois dur de s’en passer. Cependant, pour limiter la part du streaming dans la pollution numérique, nous devons en réguler la consommation. Réduire son impact environnemental est crucial.

La part du streaming dans la pollution numérique

Selon The Shift Project, le numérique émet aujourd’hui 4 % des gaz à effet de serre du monde, et sa consommation énergétique s’accroît de 9 % par an. Le streaming a une part indéniable dans cette pollution numérique. Les flux vidéos représentaient 80% des flux de données en 2018.

Cette pollution est d’abord due à l’électricité nécessaire à l’acheminement de la vidéo stockée dans un datacenter vers nos terminaux (smartphone, ordinateur…) d’où nous la regardons. Deuxièmement, selon le rapport de The Shift Project : Climat : l’insoutenable usage de la vidéo en ligne – Un cas pratique pour la sobriété numérique, le format vidéo est lourd. Par comparaison, 10 heures de streaming vidéo en ligne représente davantage de données que l’intégralité des textes Wikipédia anglais.

Donc, regarder des vidéos oui, mais pas trop. La vidéo en ligne fait face à une consommation intensive incompatible avec l’urgence climatique actuelle. Pour limiter son impact, des changements doivent s’opérer de la part des producteurs comme des consommateurs.

Quelle responsabilité des géants du streaming dans la pollution numérique ?

Design addictif, vidéos en autoplay pour inciter à la consommation… Les géants du streaming font tout pour nous garder sur leurs plateformes car c’est là que réside leur revenus. La conception de leur plateforme n’est pas en adéquation avec les besoins environnementaux nécessaires et urgents. Des progrès sont donc à faire de leur côté.

Ils ont notamment la responsabilité de réguler la consommation des vidéos sur leur plateforme. Le principe de visionnage illimité ne peut perdurer au vu de l’urgence climatique et du poids du streaming dans celle-ci. Certaines plateformes commencent à y réfléchir, quand d’autres n’apportent pas encore de solutions, nous le verrons plus loin dans cet article.

Les bonnes pratiques concernant la vidéo en ligne reposent sur deux axes essentiels : limiter le poids de la vidéo et la quantité de visionnage.

Limiter le poids de la vidéo

Limiter le poids de la vidéo, côté consommateur, revient à réduire la qualité de la vidéo lors de son visionnage. Pour certaines vidéos, où quelqu’un parle face caméra par exemple, rien ne sert de la mettre en 1080p même si cette option est proposée. Regarder une heure de vidéo en 1080p sur Youtube par jour reviendrait, à l’année, à émettre autant de CO2 qu’une voiture parcourant 29 000 km. Réduire la qualité ne serait-ce qu’à 720p reviendrait à économiser 2 323 kg de CO2, soit 20 000 km en voitures. 

Il est donc primordial de réduire la qualité des vidéos visionnées voire même, si possible, de mettre la qualité par défaut à 720p. Cette option est possible sur Youtube par exemple.

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Limiter le temps de streaming c'est limiter la pollution numérique

Poser des limites de temps permet de contrôler la quantité de vidéos regardées, et donc, leur pollution. Pour cela, des outils de limitation de temps sont disponibles sur certaines applications ou directement sur nos appareils :

  • Youtube

Il y a la possibilité de mettre un rappel au bout d’un temps défini pour “faire une pause”. Ce rappel peut se programmer par exemple toutes les heures mais il ne permet pas un blocage de la plateforme.

Ce rappel est seulement disponible depuis l’application mobile Youtube, dans “compte” puis “durée de visionnage”.

  • Netflix

La plateforme ne dispose pas encore d’outil propre pour restreindre le visionnage de ses contenus. Seules des extensions existent pour limiter le temps de visionnage. The Anti-Netflix est l’une d’entre elles. Cette extension Chrome va bloquer la plateforme après une certaine durée définie au préalable. Elle fonctionne uniquement via le site Netflix et non l’application.

  • Apple
L’un des GAFA, Apple, propose désormais l’onglet “temps d’écran” dans les paramètres des IPhone et IPad. Dans cet onglet nous retrouvons l’outil “limites d’app” qui va permettre de mettre une limitation de temps d’utilisation de n’importe quelle application (dont nos fameuses plateformes de streaming).
  • Android

Dans le même principe que son homologue précédent, Android propose une application appelé “bien-être numérique”. On y retrouve aussi la possibilité de bloquer les applications de notre choix, quotidiennement.

Pour conclure, le streaming de vidéos en ligne a une part majeure dans la pollution numérique et nous devons en prendre compte. Le tout étant d’avancer vers une régulation de ces plateformes et de leur usage, que ce soit de la part des plateformes ou de nous, consommateurs.

A propos de l'auteur

Alizée Colin

Fondatrice & rédactrice

UX/UI designeuse, j’aspire à recentrer le web et ses outils dans un objectif de bien commun, tant bien environnemental que social. Nous sommes dans une ère où nous nous devons de réinventer notre manière de concevoir et de communiquer. Le numérique responsable en fait partie. Changeons les choses.

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