Les éco-gestes pour une navigation web plus responsable
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Nous l’oublions parfois dans notre grand dédale qu’est la pollution numérique. Pourtant, elle existe bien. La navigation web nourrit la pollution numérique. Tâchons de comprendre l’impact environnemental des recherches et les gestes à appliquer pour une navigation responsable.
Pourquoi naviguer sur le web a-t-il un impact ?
Chaque recherche web est la cause de 7g de CO2 en moyenne, selon le chercheur M. Wissner-Gross. À raison de 6,9 milliards de recherches quotidiennes effectuées sur Google, et sans compter les autres moteurs de recherches, l’impact environnemental s’avère très important.
Nous avons tous pris la mauvaise habitude de taper n’importe quelle question à notre moteur de recherche préféré. Il est en effet parfois difficile de se rendre compte de l’énergie nécessaire à l’affichage de ces données. Cependant, l’impact vient principalement des datacenters où les serveurs stockent une quantité astronomique de données. Ceux-ci doivent être parés à transmettre les informations demandées n’importe quand, ce qui nécessite une grande puissance. Google (pour parler de lui) se veut plus rapide et augmente alors constamment sa quantité de serveurs. À ses débuts, Google pouvait afficher entre 30 et 50 pages par seconde. Aujourd’hui, le nombre s’élève à plusieurs millions par seconde.
L’impact ne vient néanmoins pas que des serveurs des navigateurs mais aussi de l’usage des moteurs de recherche. Les recherches internet sont en constante progression et le nombre de pages visitées aussi, ce qui n’allège pas la consommation de données sur le web. En effet, le nombre de recherches a doublé depuis 2009.
Les bons gestes pour une navigation web responsable
Le but n’étant pas de stopper instantanément toutes les requêtes faites, il est préférable de donner quelques bons gestes pour une navigation web plus responsable. De simples éco-gestes peuvent limiter la pollution générée par celle-ci.
Choix du navigateur et du moteur de recherche
Là où tout utilisateur a un impact est sur le choix de son navigateur et de son moteur de recherche. Dans une étude de 2013 réalisée par l’ADEME et le Green Code Lab, on peut y voir une comparaison entre trois navigateurs connus : Chrome, Firefox et Internet Explorer. Il en sort que Chrome consomme beaucoup plus d’énergie et de mémoire (75 mWh et 61 MO) que Firefox (49 mWh et 13 MO) et Internet Explorer (47 mWh et 58 MO).
Côté moteur de recherche, depuis quelques années de nouveaux apparaissent et prônent notamment une recherche plus éthique ou écologique. Parmi les alternatives responsables, la plus connue reste Ecosia. Ce moteur de recherche est négatif en carbone, l’entreprise produit en effet 2x la quantité nécessaire d’énergie pour son fonctionnement en énergie solaire. Cependant, la plupart se basent sur des moteurs de recherche comme Google, Yahoo ou Bing et ne sont alors qu’un ajout de code à du code. Cet ajout induit alors des impacts à différents niveaux : consommation d’énergie supplémentaire pour le transfert d’informations aux serveurs, coûts environnementaux liés à l’ensemble du cycle de vie des serveurs mobilisés… Finalement, comme évoqué dans un récent article, notre recherche s’avère alors plus polluante.
Comme autre moteur de recherche plus responsable nous avons Lilo, un moteur de recherche où chaque utilisateur a la possibilité de financer gratuitement des projets à impact positif de son choix. Pour contrebalancer l’impact de votre recherche, vous pouvez donc financer des organismes de protection de l’environnement.
Si nous souhaitons agir sur notre recherche, nous pouvons préférer des moteurs de recherches respectant notre vie privée et ne se basant pas sur d’autres existants, comme Qwant ou DuckDuckGo.
Les autres gestes pour limiter la pollution liée à la recherche web
Plusieurs petits gestes quotidiens permettent de limiter son impact à chaque recherche.
Premièrement, au vu de ce qui a été développé précédemment, préférez naviguer d’url à url directement. Si vous le pouvez, tapez directement l’url du site dans la barre de recherche ou mettez les sites que vous visitez le plus en favoris.
Veillez à limiter les extensions que vous installez sur votre navigateur. Comme c’est le cas pour les CMS, les extensions sont gourmandes en RAM et en énergie. Vous pouvez visualiser quelles extensions consomment le plus dans votre gestionnaire de tâches Chrome.
Un geste simple, qui tient plus de l’habitude, est de limiter le nombre d’onglets ouverts. Préférez, là aussi, mettre les sites les plus visités en favoris.
UX/UI designeuse, j’aspire à recentrer le web et ses outils dans un objectif de bien commun, tant bien environnemental que social. Nous sommes dans une ère où nous nous devons de réinventer notre manière de concevoir et de communiquer. Le numérique responsable en fait partie. Changeons les choses.