9 guides et référentiels de bonnes pratiques sur le numérique responsable
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Par où débuter pour concevoir des services numériques plus responsables, durables, éthiques et accessibles ? Après la sensibilisation, en tant que concepteur.rice , on peut se sentir perdu.e à appliquer le principe de numérique plus responsable. L’équipe de conception est la pierre angulaire dans la future utilisation des outils numériques. Plus tôt de bonnes pratiques sont appliquées dans les phases de conception, au mieux les impacts environnementaux et sociaux du service sont atténués. C’est dans cette optique que j’ai listé plusieurs référentiels de bonnes pratiques d’éco-conception et d’accessibilité web (non-exhaustif).
Les référentiels sur les impacts environnementaux et sociaux du numérique
Le GR491, par l’INR
En octobre dernier, l’Institut du Numérique Responsable à publié le guide de référence de conception de services numériques responsables. Scindées en 8 familles, des recommandations recouvrent tous les corps de métier du numérique et les phases de vie d’un projet. La particularité de ce guide se joue dans la profondeur de ses informations. ODD, difficulté attribuée, type d’impact (people, planet, profit), les conseils et recommandations sont complets et compréhensibles par tous.
L’INR, le ministère de la Transition Écologique et la WWF ont collaboré à la publication d’un référentiel, en lien avec l’obtention du label NR. Ce référentiel s’appuie sur 4 axes et 14 principes d’action du label Numérique Responsable. Le déploiement et la gouvernance du sujet dans l’entreprise ainsi que la sensibilisation des collaborateurs y sont notamment abordés. Il est un premier pas pour enclencher la démarche, peu importe notre position au sein d’un organisme. Divisé en grandes thématiques, le référentiel évoque l’infrastructure informatique mais aussi l’inclusion de la démarche dans toutes les actions de l’entreprise.
La check-list proposée par Opquast aborde différents sujets pour « rendre le web meilleur ». On y retrouve 240 règles sur l’ergonomie, l’accessibilité, la vie privée ou encore l’éco-conception. Cette liste est destinée aux concepteurs de services numériques (designers, développeurs) et aussi aux créateurs de contenus éditoriaux. Les règles y sont classées par thématiques (e-commerce, navigation, structure du code, hébergement…). Elles sont une bonne introduction aux basiques d’une conception plus respectueuse de l’utilisateur et de la planète.
Cette liste est disponible sur le site d’Opquast.Des check-lists consacrées à un sujet précis sont aussi disponibles juste ici, comme c’est le cas pour l’éco-conception et l’accessibilité.
Les référentiels de bonnes pratiques sur l'éco-conception web
Le RGESN de la DINUM
Fin Octobre, la DINUM annonce la sortie du RGESN, le Référentiel Général d’Écoconception de Services Numériques. Ces critères permettent d’auditer l’empreinte environnementale de tout site web, application mobile et autre. Il extrait 78 critères du GR491 autour de 8 thématiques, étapes projet (Stratégie, Spécifications, Architecture, UX/UI, Contenus, Frontend, Backend et Hébergement). Chaque critère est détaillée de son objectif, sa mise en oeuvre et son moyen de test ou de contrôle. Ce référentiel vient compléter ses homologues : RGAA pour l’accessibilité, RGS pour la Sécurité, RGI pour l’interopérabilité et RGPD pour la protection des données personnelles.
Le collectif des Designers Éthiques s’engage sur les sujets de l’éthique dans le design depuis 2017. Accessibilité, diversité, lutte contre le design d’attention ou encore éco-responsabilité sont leur fer de lance. Ils ont sorti en Mars 2021 un guide d’éco-conception web. Des réflexions UX aux bonnes pratiques UI, leur guide reprend pas à pas avec une belle pédagogie les différentes étapes de conception. Des exemples concrets ainsi que des documentations supplémentaires sont présents tout au long du guide. Les sections « les questions à se poser » sont un bon point auquel les designers peuvent se rattacher pour amener le sujet sur la table, auprès de leurs équipes ou d’un client.
GreenIT.fr a mis à disposition une check-list extraite du livre « Éco-conception web : les 115 bonnes pratiques » de Frédéric Bordage. Le référentiel se scinde avec les différentes étapes du cycle de vie d’un service numérique : conception, réalisation, optimisation, hébergement, utilisation et fin de vie. Les bonnes pratiques sont classées par catégories, allant du fonctionnel à la technique. Les points d’amélioration sont clairs et nous donnent des repères auxquels s’accrocher dans la démarche. Chaque bonne pratique a une priorité de définie, selon l’ampleur de son impact.
Le B.A-BA du numérique responsable, par Rémy Marrone
Rémy Marrone, expert du numérique responsable et chef de projet à l’INR a publié en Octobre un site regroupant de nombreuses bonnes pratiques sur le numérique responsable : plus paritaire, inclusif, éthique et durable. Chaque bonne pratique a sa page dédiée, où l’on retrouve l’enjeu et les différentes pistes de solutions. De la sensibilisation des collaborateurs, à la gestion des données en passant par la conception des services, le référentiel couvre un large panel de sujets. Il est possible de faire un focus uniquement sur l’un des grands axes. Il est également possible de filtrer les bonnes pratiques selon leur difficulté d’application.
Les référentiels de bonnes pratiques sur l'accessibilité
Référentiel général d’amélioration de l’accessibilité RGAA
Ce référentiel est proposé par la Direction Interministérielle du Numérique (DINUM). Dans celui-ci, vous retrouverez toutes les bonnes pratiques pour les niveaux d’accessibilité WCAG A et WCAG AA. Elles sont classées par différentes thématiques, allant de la navigation aux couleurs, de la structuration de l’information aux éléments obligatoires. Chaque bonne pratique contient aussi les détails concrets de son application. Le référentiel constitue un cadre vérifié pour concevoir des services plus accessibles à un maximum de personnes.
Alex Chen, product designer très engagé sur le sujet de l’accessibilité, a édité un guide à partir du WCAG (Web Content Accessibility Guidelines), recommandations officielles World Wide Web Consortium (W3C). Avec environ une soixantaine de bonnes pratiques, les champs du design et du développement y sont couverts. Chaque recommandation a également sa page dédiée, avec une explication de l’importance de celle-ci, la manière de l’implémenter ainsi que de la tester. Il est aussi possible de filtrer les bonnes pratiques selon le niveau WCAG A et AA.
Le guide est disponible sur ce site dédié, accessguide.io
UX/UI designeuse, j’aspire à recentrer le web et ses outils dans un objectif de bien commun, tant bien environnemental que social. Nous sommes dans une ère où nous nous devons de réinventer notre manière de concevoir et de communiquer. Le numérique responsable en fait partie. Changeons les choses.