Ne nous y méprenons pas, le cœur du persuasive design reste l’influence des utilisateurs par le design des interfaces. Même avec de bonnes intentions, son application peut soulever des questionnements d’éthique. En effet, le persuasive design se nourrit de nos biais cognitifs, de nos émotions ou de notre environnement pour nous influencer. Cette méthode peut alors être une forme de manipulation non perçue par les utilisateurs. Diriger une décision et/ou une action ne reviendrait-il pas à enlever toute forme de libre-arbitre ?
Même avec une ambition positive de la part des plateformes, une utilisation à de grandes échelles, sur un grand nombre de personnes, peut s’avérer problématique. Si les décisions de millions de personnes sont dirigées, qu’advient-il ? Ce sont des questions morales qui sont notamment portées vers les GAFA que nous connaissons.
De plus, lorsque la bonne foi n’est pas de la partie, le persuasive design peut prendre part au design d’attention. Ainsi la méthode viendrait servir l’objectif de la plateforme et non celui de l’utilisateur. Pour éviter la dérive, le persuasive design est à limiter. Il doit toujours servir l’objectif de l’utilisateur, rester non-contraignant, évitable et indiqué aux utilisateurs.