Les émissions de gaz à effet de serre générées par le numérique sont en majorité dues aux équipements électroniques que nous possédons. Avec une moyenne de 11 à 15 appareils électroniques par français, la croissance exponentielle des objets connectés inquiète. Plongeons-nous dans la pollution de ces high-tech quotidiennes.
Le poids des objets connectés dans la pollution numérique
Les objets connectés gagnent du terrain dans notre quotidien et s’infiltrent dans toutes les situations. Chez soi, en déplacement ou au travail, ces objets qui nous “facilitent la vie” ont un coût pour notre planète. Creusons pour comprendre d’où vient cet impact.
La pollution des objets connectés à la fabrication
Avant même de connaître son premier utilisateur, un objet connecté aura émis 73% des gaz à effet de serre de son cycle de vie. Avec le renouvellement toujours plus rapide de nos appareils, ceux-ci ont un cycle de vie de plus en plus court et contribuent fortement à la pollution numérique. Au vu de la multiplication de ces appareils tout autour du monde, le bilan carbone est lourd.
Connexion en continu
Ces nouvelles connexions créées nécessitent au moins deux appareils liés par Wifi ou Bluetooth. A raison de plusieurs objets par personne, l’addition pèse sur la planète.
Captation de données quasi-permanente
D’après le guide “la face cachée du numérique” édité par l’ADEME, le trafic de données ne cesse d’augmenter (+25% par an) et est responsable de 55% de la consommation annuelle du numérique. Des données captées en continu, multipliées par chaque utilisateur, demandent d’être stockées. Objets connectés dit aussi utilisation possible et de plus en plus répandue du cloud : “ensemble des réseaux, serveurs, unités de stockage… auquel les usagers se connectent via une liaison Internet sécurisée. Il permet le stockage de données (hébergement de photos, sauvegarde en ligne de fichiers divers) et l’usage d’applications, de services, de logiciels (streaming vidéo, suites bureautiques connectées).
Pour que ces données soient accessibles constamment sur plusieurs appareils, elles sont stockées simultanément sur plusieurs serveurs. Les serveurs demandent beaucoup d’énergie pour les faire fonctionner et les refroidir, une pollution supplémentaire générée.
Réduire leur nombre
Et oui cela parait évident et simple : pour réduire l’impact global de ces appareils, diminuons leur nombre autour du globe. Comment ? Selon GreenIT.fr, une des solutions revient à les mutualiser. Ils prennent l’exemple d’un immeuble où l’agrégation des modems DSL / fibre et les boitiers TV associés via un seul dispositif centralisé permettrait de réduire considérablement l’impact du réseau.
La deuxième solution évoquée par le collectif serait d’ouvrir les APIs. Ces interfaces de programmation “servent notamment à échanger des données entre l’objet connecté et les serveurs du fabricant ou de ses partenaires.” Aujourd’hui fermées, les ouvrir assurerait une utilisation plus durable : “on garantit que l’objet peut être utilisé même si le fournisseur de données / contenu disparaît : il suffit de changer de chaîne !” Ainsi, des objets contraints d’être jetés aujourd’hui pourraient, au final, voir leur durée de vie allongée.
Réduire leur impact durant l’utilisation
Pour limiter la place sur les serveurs et réduire l’énergie nécessaire à leur fonctionnement, il est possible de désactiver la synchronisation automatique des données sur smartphone, tablette ou ordinateur. Les mise à jour des données étant fréquentes, vous limiterez la consommation d’énergie.
Optimiser leur fin de vie
Allonger la durée de vie de nos objets connectés (comme tout autre appareil) et optimiser leur fin de vie est un levier sur lequel il nous pouvons agir à notre échelle. Si nous prenons soin de nos appareils, ceux-ci peuvent durer plus longtemps. Lorsqu’un problème survient, privilégiez la réparation au remplacement. Il est possible de réparer son appareil soi-même via un Repair Café ou des tutos, par exemple. Sinon, il est possible de l’envoyer au fabricant ou vendeur pour réparation. Plus le cycle de vie d’un objet connecté s’allonge, plus son impact environnemental sera réduit.
Enfin, si l’objet n’est pas réparable, celui-ci peut quand même avoir une seconde vie car ses composantes sont en partie recyclables. Il est possible de le renvoyer chez le fabricant, qui va recycler et réutiliser ses pièces, il est même possible qu’il vous le rachète (selon conditions). Sinon, recyclez-le en allant le déposer dans des points de collecte Eco-systemes, trouvables dans des magasins d’informatique ou en déchetterie.
A propos de l'auteur
Alizée Colin
Fondatrice & auteure
Etudiante dans le secteur du numérique, j’aspire à recentrer le web et ses outils dans un objectif de bien commun, tant bien environnemental que social. Nous sommes dans une ère où nous nous devons de réinventer notre manière de concevoir et de communiquer. Le numérique responsable en fait partie. Alors, changeons les choses !
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