Le numérique pollue, nous le savons tous. Selon GreenIT.fr, l’empreinte annuelle du web serait de l’ordre de 1500 tonnes d’équivalent CO2 et 7,8 milliards de m3 d’eau. C’est l’équivalent de la consommation de 2 fois la population française. Le terme de pollution numérique commence peu à peu à gagner en visibilité et il est temps d’agir, chacun à son échelle, pour construire un futur plus responsable.

Sommaire

  • Fabrication
  • Utilisation
  • Fin de vie
  • Éco-concevoir les services numériques
  • Héberger ses données de manière plus responsable
  • Rendre compatible ses services numériques sur le maximum d’appareils
  • Limiter sa consommation d’appareils électroniques en entreprise
  • Limiter le streaming en ligne
  • Limiter sa consommation d’appareils électroniques
  • Éteindre sa box
  • Agir avec les moteurs de recherche

Qu’est-ce qu’englobe la pollution numérique ?

Commençons par faire un point sur ce qu’englobe le numérique (et donc sa pollution). Ainsi que les différentes étapes où, chacun, nous pouvons agir pour réduire notre impact environnemental. Dans son livre Écoconception web : les 115 bonnes pratiques, Frédéric Bordage explique que le web est constitué des utilisateurs, des réseaux et des centres informatiques.
  • Les centres informatiques vont stocker toutes les données d’une ou plusieurs entreprises avec des serveurs, baies de stockage, etc. “A minima, environ 62 millions de serveurs stockent les données d’Internet.”
  • Les réseaux, liens entre les centres informatiques et les utilisateurs, existent grâce à des connexions filaires et sans files. Pour le réseau filaire, plusieurs dizaines de km de câbles et 800 millions d’éléments actifs (box, routeurs…) sont nécessaires. Pour les connexions sans fils, on compte 11 millions d’antennes relais et des dizaines de satellites.
  • Côté utilisateur, on dénombre pas loin de 4 milliards de personnes connectées à Internet grâce à 22 milliards “d’objets et terminaux connectés” (smartphone, ordinateur, objets connectés…).

Quelles étapes du cycle de vie du Web ?

Comme tout produit ou service, le numérique, Internet et les objets qui l’entoure, a un cycle de vie : fabrication, utilisation, fin de vie. À chacune de ces étapes, selon notre rôle dans cette chaîne, nous pouvons avoir un impact positif ou négatif sur l’environnement. Voyons ces étapes de plus près :

Fabrication et conception

L’étape de “fabrication” du numérique va toucher tous les appareils connectés, les logiciels et les sites web. Leur phase de conception ou de fabrication va être décisive sur l’impact qu’ils auront lors de l’utilisation par les internautes et, lors de leur “fin de vie” (principalement pour les appareils connectés).

Utilisation

La phase d’utilisation se fait côté internautes et utilisateurs. Avec un temps de connexion à Internet de plus en plus long, avec de plus en plus de ressources présentes, l’utilisation peut avoir aussi un réel coût écologique.

Fin de vie

L’étape de fin de vie englobe les mêmes produits que lors de la fabrication. La fin de vie peut elle aussi être génératrice de pollution. Son impact dépendra des moyens mis en oeuvre pour la fin de vie mais aussi de la conception du produit à la base.
En tant que concepteur (webdesigner, développeur, fabricant d’appareils électroniques…) nous sommes les premiers contributeurs du numérique et par nos décisions et conceptions, nous le forgeons. C’est donc premièrement à nous de changer nos manières de concevoir les produits et services numériques.

Éco-concevoir les services numériques

Que ce soit une application, un logiciel ou un site internet, ceux-ci doivent être conçus de manière écologique. Je détaille plus le sujet (pour les sites web) dans cet article. De nombreuses ressources sont disponibles pour aider à faire le premier pas :

Le point essentiel d’une conception durable de services numériques reste la sobriété. Utiliser beaucoup d’effets d’animations sur un site par volonté d’esthétisme pèse sur le code. Rester sobre dans toutes nos actions permet donc de limiter notre impact environnemental.éc

Héberger ses données de manière plus responsable

Et oui, dans le cadre d’un service numérique, il faut avoir recours à un hébergement pour stocker les données liées à son site web ou application mobile. Pour cela, différentes options s’ouvrent à vous : héberger ses données dans les locaux de votre entreprise, chez un hébergeur tiers, sur serveur, dans le cloud… Selon votre choix, renseignez-vous sur le type d’énergie utilisée et les certifications des hébergements (ISO, PUE…). L’hébergement de vos données tourne 24h/24, autant qu’il fonctionne à l’énergie verte !

Rendre compatible ses services numériques sur le maximum d’appareils

Limiter son empreinte numérique passe aussi par l’inclusion de tous types d’appareils. En effet, de plus en plus d’applications ne sont par exemple plus disponibles sur les anciens Iphone ou Android. Ce genre de décisions prises par les concepteurs impact directement la consommation d’appareils électroniques. Ne faire fonctionner son application que sur certains appareils pousse à la consommation de nouveaux et à l’abandon d’anciens.

Limiter sa consommation d’appareils électroniques en entreprise

Il est important de rappeler que les appareils électroniques – leur fabrication et fin de vie – ont un impact énorme sur l’environnement, comparé à l’utilisation du numérique en lui-même. De part leurs composants très polluants, ils polluent les sols et l’air. Donc, le geste le plus important à faire reste de limiter sa consommation d’appareils électroniques neufs, en entreprise comme chez soi.

Agir pour réduire la pollution numérique, en tant qu’utilisateur

Limiter le streaming en ligne

Le streaming rejette autant de CO2 à l’année qu’un pays comme l’Espagne, il représente plus de 60% du trafic global sur Internet. En tant qu’utilisateurs, nous pouvons limiter notre empreinte liée au streaming en :
  • Téléchargeant des contenus que nous sommes susceptibles de regarder plusieurs fois, plutôt que de les streamer.
  • Limitant la qualité de la vidéo (720 px au lieu de 1080 px, par exemple).
  • Limitant son temps de streaming.
Internet met à disposition de belles ressources, le tout n’est pas de se priver mais de les utiliser de manière plus responsable.

Limiter sa consommation d’appareils électroniques

Et oui, on y revient ! Garder ses appareils le plus longtemps possible, sinon les amener à recycler ou les réparer est un geste important pour agir contre la pollution numérique. Remplacer sa batterie, au lieu de changer de téléphone est un premier pas, par exemple. Lors de l’achat d’un appareil, privilégiez des reconditionnés. Si ceux-ci sont bien choisis chez des professionnels, ils durent aussi longtemps que des neufs.

Éteindre sa box

Cela vaut pour tous les appareils électroniques possibles. Débranchez sa box lorsque l’on n’utilise pas Internet (nuit, sortie, vacances…) permet de faire des économies d’énergie et donc de limiter la pollution.

Agir avec les moteurs de recherche

Une requête Google dégage environ 7 grammes de CO2. Sachant que Google dénombre pas loin de 200 millions de requêtes par jour, le compteur monte vite. Pour limiter cet impact, préférez des moteurs de recherches comme Ecosia, à impact carbone neutre ou naviguer avec des liens directs. Si vous savez que vous allez sur Twitter souvent, sauvegardez son url pour ne pas avoir à la rechercher.

Conclusion

Cette liste non-exhaustive de bonnes pratiques face au numérique a pour but d’initier des changements de comportements. Ce changement doit s’opérer, qu’il soit fait par des petits gestes au départ, que par des gestes importants pour la suite. Le visuel i-dessous peut (et doit !) servir de mémo pour agir et sensibiliser au quotidien. 

visuel résumé des bonnes pratiques contre la pollution numérique

A propos de l'auteur

Alizée Colin

Fondatrice & rédactrice

UX/UI designeuse, j’aspire à recentrer le web et ses outils dans un objectif de bien commun, tant bien environnemental que social. Nous sommes dans une ère où nous nous devons de réinventer notre manière de concevoir et de communiquer. Le numérique responsable en fait partie. Changeons les choses.

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